jeudi 2 mai 2013

Fin de l'opération de collecte pour Alassane Gacko

Mesdames et messieurs,

Il y a quelques semaines, nous lancions une opération de collecte d'argent et de vêtements en faveur du jeune Alassane Gacko, orphelin de 3 ans, fils de Penda Sogho Gacko assassinée dans des conditions abominables fin mars en Mauritanie. Grâce à votre générosité Alassane va recevoir un peu d'argent et de nombreux habits. Au nom de la famille et de ce comité, soyez-en remerciés. La collecte sera acheminée vers Nouakchott sous peu. Les contributeurs qui souhaitent en savoir davantage peuvent s'adresser à Mme Safyeta Wane à l'adresse suivante: safyetaw@yahoo.fr. L'opération arrive maintenant à son terme. Mais l'engagement contre les violences faites aux femmes et aux mineurs se poursuivra. Une pétition est en ligne. Vous pouvez y accéder en cliquant ici. Une fois atteint un nombre conséquent de signatures, la pétition sera communiquée à qui de droit.

Merci à toutes et à tous

Le comité

mardi 16 avril 2013

Atar/Meurtre : Quand il ne reste que les pleurs de femmes !(2)

Le crime commis le  11 Avril 2013 sur les 3 enfants d’Ehel Misslim, a l’entrée sud d’Atar ressemble en beaucoup de points a celui commis le 4 février 2012 sur le taximan Ould Feil  a l’entrée Nord d’Atar. Pour s’en rendre compte, il suffit de faire un parallèle entre les deux incidents. 1.Réaction des populations : Le dimanche 5 fevrier 2012 (article paru le même jour) : Des dizaines de femmes se sont rendues aujourd’hui  devant les  bureaux du Hakem , procureur prés du tribunal de l’Adrar et wali, pour exiger une enquête rapide afin de  déterminer qui a assassiné sauvagement la nuit de samedi dernier, le jeune  chauffeur de taxi Wenna Ould Mohamed Ould Feil. Depuis le jeudi soir et vendredi matin ,11et 12 Avril 2013 et jours suivants : Le même rassemblement a eu lieu aux mêmes endroits exigeant une enquête et l’arrêt du ou des auteurs du crime sur les 3 enfants.
2. Circonstances du crime
La mère de la victime qui fait partie du groupe, dit être écœurée par le fait que les autorités, n’aient pas pu déterminer jusqu’ici  le tueur de son enfant : « Il a été agressé précise -t-elle, en pleurs, la veille de l’arrivée du président de la république ( de passage vers le festival de Ouadane) . Toutes les forces de sécurité étaient mobilisées et quadrillaient la ville. Le meurtre a lieu vers 22- 23H .Les gens sont encore réveillés. Comment expliquer, ajoute-t-elle  que la police n’ait pas mis rapidement la main sur le criminel alors qu’à Atar, jamais ce genre d’atrocité n’a été enregistré et ce, d’autant  plus que  ses clefs, son téléphone, l’arme du crime sont sur place ? »
La mère des 3 enfants, venue la  première sur les lieux du  crime  a perdu connaissance des la  vue du champ macabre. Le père et voisins accourus sur les lieux s’exprimaient péniblement : « Ces enfants ont été agresses vers 19H au moment ou le soleil du crépuscule se  couchait. Le poste de contrôle police , entrée – sortie de la ville est distant de 100 a 150m du lieu du crime  Le quartier est généralement en ébullition  a cette heure-ci , en raison du retour de gens du marche et de Toumza (retour du bétail). Comment le ou les criminels peuvent t-ils commettre de telles atrocités et s’échapper sans laisser le moindre indice ?  » .
Il est important de signaler que  les  crimes de Aghnomrit et R’Gueiba (Doueiratt) se sont produits au flanc du plateau  protégé entièrement  a l’Est par l’aéroport d’Atar. Les criminels n’ont de sortie  que celle au  nord de la ville (cas d’Aghnomrit) ou  celle du   sud de la ville ( cas R’Gueiba) ou alors se fondre avec la population du quartier voisin.
3. Méthode utilisée par le meurtrier
Le jeune Wenna a été trouvé  gisant, sauvagement battu, la nuit de samedi dernier vers 23h, sur le plateau d’Aghnomrit  (Koubatt) très peuplé. Le moteur de la voiture qu’il conduisait tournait au ralenti, les portières étaient entrouvertes. Un gourdin en bois dur a été trouvé prés de lui. Son front fracturé saignait et ses mâchoires démolies.
Les 3 enfants ont été sauvagement battus au  cou ( même endroit pour les 3 ) au niveau du bulbe rachidien (Etheim Lehssana ou os du rasage) . La fille Houriya 9 ans en est décédée puis jetée avec  ses frères qui gisaient inertes dans un fossé a poubelles.
Pour les Atarois ce crime est le premier de son genre,  en raison de la bestialité par  laquelle il a été accompli, le lieu et l’heure de son exécution et surtout la nature de la victime.
La même remarque est valable pour le crime commis contre les 3 enfants.
Depuis jeudi dernier a ce jour, les populations d’Atar et surtout les femmes continuent leur rassemblement devant la Wilaya et le palais de justice pour exiger l’arrestation des criminels.
Ely Salem Khayar

Enlevée et violée, la restauratrice est abandonnée près du vieux Wharf

Selon un des sites de la place, une restauratrice opérant à El Mina a été enlevée jeudi 11 Avril dernier alors qu’elle devait se rendre au Marché au Poisson. C’est encore dans un faux taxi et avec de faux clients qu’elle sera embarquée, conduite près du vieux Port de Nouakchott, puis violée avant d’être abandonnée. Son argent fut également volé par la bande. C’est le énième cas de viol signalé en ce mois d’avril, après les autres relevés par l’ONG ASME. En effet, selon les statistiques publiés par cette ONG spécialisée dans la prise en charge des femmes victimes de viol, entre le 7 et le 8 avril dernier, quatre viols ont été enregistrés, dont une sur une fille de 15 ans et l’autre sur un vieille femme de 68 ans. Il faut dire que de plus en plus de voix s’élèvent pour condamner la recrudescence du viol qui expose aujourd’hui toutes les Mauritaniennes.
Selon les ONG, la législation doit être revue sur ce plan, car paradoxalement, le viol n’est pas considéré comme un crime en Mauritanie, mais comme un simple délit tandis que le viol est un crime dans tous les autres pays du monde. Ses auteurs n’écopent en général, dans les rares cas qui échappent aux arrangements familiaux, que d’un maximum d’1 an de prison. Dans plusieurs pays, le viol est un crime passible de la peine de mort. Le laxisme dans les peines contribue selon plusieurs observateurs à la multirécidive. Un phénomène récurrent dans le pays, où plus de 70% des délinquants ont déjà fait plusieurs fois la prison.
Quand la Mauritanité perd le Nord
« L’enrôlement n’est qu’une astuce pour inventer une nouvelle majorité Arabe avec des renforts Sahraouis et Maliens de la peau teint claire tout en réduisant la population noire du pays en une portion congrue ». La revendication venait d’un groupe de protestataires, parents, amis de personnes qui avaient été arrêtées dans une autre opération policière commise dans les centres d’état civil.  Ils avaient pris d’assaut Mercredi 10 Avril 2013 les portails du Palais de Justice de Nouakchott, alors que leurs proches, un groupe de prévenus impliqués dans l’enrôlement d’étrangers venait d’y être déferré. Le vieux Yéro Diallo, un des anciens de 1966 qui s’était opposé à l’arabisation du temps de Feu Mokhtar Ould Daddah enrageait. « Pourquoi des étrangers comme les Sahraouis, les Arabes, les Touaregs et les Maures du Mali sont facilement enrôlés, alors que d’authentiques Mauritaniens ont tous les problèmes du monde à se faire enrôler, pour la simple raison qu’ils sont noirs ». Avec sa couronne de cheveux blancs, Yéro trimballa sa frêle silhouette hors de la foule qui vociférait devant le grand portail hermétiquement gardé du Palais.
Il tenait en main ses deux petits-fils et jurait qu’il ne s’enrôlera que lorsque tous les Mauritaniens seront traités sur le même pied d’égalité en matière de citoyenneté. Ce jour-là, le CSPJ venait de déferrer plusieurs personnes, des supposés étrangers, mais aussi des employés de centres d’état-civil sensés leur avoir facilité l’obtention de pièces Mauritaniennes. Pour la police, les 5 étrangers déferrés ont bénéficié frauduleusement de l’enrôlement et ont été extraits de prison pour audition. Dehors, une foule en colère vociférait, c’était des parents des personnes interpelées.  Tous dénonçaient ce qu’ils appellent le system qui exclut les Noirs de Mauritanie de la citoyenneté. Le nombre de policiers chargés du portail « Est », avait doublé. Un maillage serré filtrait les entrées dans l’enceinte du Palais au compte-goutte, alors que les slogans continuaient à se déverser sous un soleil de plomb, dénonçant le gouvernement qui cherche à « blanchir le pays ». Pendant ce temps, la police continuait ses rotations. Le véhicule du CSPJ pénétra les lieux avec 7 personnes à bord. Il s’agissait de quelques employés de centres d’état-civil accusés d’avoir facilité l’enrôlement aux étrangers, Mohamed Moustpaha, Mohamed Akmao, Brahim Ahmedou, Alioune Niang, Antar Diop, Abderrahmane Mamadou plus une dame dont l’identité n’a pas été divulguée. Deux cartons pleins d’actes de naissance, copies de nationalité et fiche d’enrôlement, servaient de pièces à conviction. L’interrogatoire devant le Procureur de la République s’allongea pendant des heures.
Les prévenus criaient leur innocence, niant les accusations portées contre eux. La femme fut libérée faute de preuves. Elle sortit du Palais, larmes aux yeux, vite happée par une parenté soulagée. Les hommes furent orientés vers le juge d’instruction du 5ème cabinet qui les expédia tous en prison. La nouvelle fut accueillie par des cris de lamentation et de révolte. La veille, Mardi 9 Avril, Didi, chef de P.J du CSPJ et ses hommes avaient déferrés deux étrangers, Oumar Athié Bâ et Daouda M’bodj, pour faux et usage de faux, car ils détiendraient selon la police des pièces d’état-civil Mauritaniens frauduleusement. Eux, soutiennent mordicus qu’ils sont d’authentiques Mauritaniens. Mais selon la police, l’enquête avait prouvée tout le contraire de leurs assertions. Sur cette base, ils furent déposés en prison pour avoir illicitement bénéficié de l’enrôlement. La rue adjacente au Palais de Justice continuait de vivre ses petites manifs de mécontentement. Si certains ont donné raison aux autorités en louant cette chasse aux fausses naturalisations, d’autres considéraient que tout cela n’est que du racisme contre les Noirs. Ce qui est sûr, l’unanimité semblait se faire autour de la tenue urgente d’une table-ronde sur l’unité nationale et la problématique de l’enrôlement.
Abou Cissé.
Source: L'authentique

samedi 6 avril 2013

Plus d’une vingtaine de viol en Mars 2013


Le mois de mars 2013 serait le mois le plus noir dans l’histoire de la femme mauritanienne, avec plus de vingt viols répertoriés par l’ONG « Adama pour la protection de l’Enfance et de la Société », à travers son projet intitulé « Non aux Interdits ». Dans une note publiée dans ce cadre, l’ONG en question dénonce les crimes sexuels qui se sont amplifiés en Mauritanie, notamment le viol de jeunes filles et de fillettes, dont des enfants de 2 ans. Cette situation dénoterait, selon elle, de la recrudescence du crime et de l’insécurité dans la capitale Nouakchott, consécutive à la multiplication des gangs et des bandes de voyous.
Le chiffre de 20 viols, au cours d’un seul mois, suffirait à lui seul, selon l’ONG à interpeller la conscience des pouvoirs publics et de l’ensemble des citoyens sur le danger permanent qui plane désormais sur la tête des familles mauritaniennes. Sur sa lancée, l’ONG a réclamé la tête du ministre de l’Intérieur et celui du Directeur général de la Sûreté, ainsi que celui du Directeur régional de la Sûreté, pour leur incapacité à garantir la sécurité des habitants de Nouakchott. Ils exigent de la part de la justice, des condamnations sévères à l’endroit des criminels du sexe, l’organisation du transport urbain, principal moyen pour l’exécution des crimes dénoncés. L’ONG prône aussi l’introduction de cours éducatifs dans les établissements scolaires sur les dangers des crimes sexuels et l’interdiction des films porno qui servent de stimulants pour la jeunesse qui passe facilement du virtuel à la réalité. La situation est d’autant plus grave que des Imams de mosquée et des maîtres coraniques sont impliqués dans des cas de viol, comme ces deux cas poursuivis actuellement par l’ONG AFCF d’Aminetou Mint Mokhtar contre un chef de Mahadra accusé d’avoir abusé de deux sœurs, 6 et 7 ans, ainsi que cet imam accusé d’avoir enceinté une de ses élèves.
L’impunité accordée aux auteurs de ces actes serait la principale cause de la récidive, les auteurs étant persuadés qu’ils pourront toujours s’en sortir, par l’entremise des arrangements familiaux ou tribaux, monnayant quelques subsides, avec la bénédiction des juridictions.
MOMS
Source : L'Authentique

La mineure livrée à son époux, contre son gré


Le Commissaire de la Brigade des Mineurs a remis une jeune mineure à son époux, un Palestinien du nom de Tallal Taha.
La mère de la victime, Selemhoum Mint Mohamed Abdallahi qui regrette aujourd’hui d’avoir donné sa fille par le passé, avoue que le Palestinien, leur voisin depuis des années, lui avait donné une bonne impression, celui d’un bon Musulman qui allait s’occuper normalement de sa fille. Mais au bout de quelques semaines après le mariage, le Palestinien aurait commencé à séquestré la fille, lui interdisant de visiter ses parents et s’opposant fermement ces derniers lui rendent visite. Par la suite, il aurait commencé à la bastonner. C’est ce qui incitera le père de la jeune fille à se rendre au domicile de son beau-fils pour lui demander l’autorisation de voir sa fille. Devant le refus de ce dernier, une bagarre aurait éclaté et l’affaire atterrit à la Brigade des mineurs. Selon la maman, sa fille lui aurait avoué que l’homme non seulement la maltraite, mais encore, il l’aborde dans des endroits interdits par la religion. Malgré toutes ses déclarations, soutient en substance le père qui évoque aussi à propos une Fatwa du Cheikh Mohamed Hassan Ould Deddew qui exige la séparation en pareil cas, sur la base d’apostasie du Palestinien qui prétend guérir les sourds et les albinos et détenir des pouvoirs surnaturels, ce qu’il nomme du charlatanisme, la fille a été remise à son mari.
Abou Cissé
Source : L'Authentique


jeudi 4 avril 2013

Nouvelles d’ailleurs : Penda Sogue est morte : nous sommes tous coupables....


L'assassinat barbare de Penda Sogue jeudi dernier est venu nous rappeler une triste réalité chez nous : les femmes, en Mauritanie (et ailleurs), sont les première victimes de l'insécurité, les premières victimes sociétales, les premières victimes des violences.

Nonobstant un certain discours trompeur sur le statut et la place des femmes dans nos sociétés, il est le révélateur de tous nos maux et de nos non-dit.
Pendant longtemps, on a voulu nous faire croire qu'il y avait un « avant » enchanteur où la violence envers les femmes n'existait pas ou peu, et un « aujourd'hui » qui serait synonyme de crise profonde de nos sociétés et d'apparition d'une nouvelle forme de violences.
Ce crime abominable, ce meurtre d'une jeune femme, martyrisée, violée, mutilée, nous renvoie à nos fantasmes et à nos peurs.
Par delà l'indignation et l'empathie, par delà l'immédiateté de nos réactions, ce meurtre sauvage doit nous rappeler certaines choses : chez nous, peut être plus qu'ailleurs, les violences faites aux femmes sont une réalité sordide, quotidienne.
Selon les chiffres de l'AFCF, l'an dernier 4732 femmes ont été violées. Et là on ne parle que des cas recensés. Pour ces 4732 cas de viols combien de cas tus, cachés, escamotés?
Pour le seul mois de Mars, toujours selon les chiffres de l'AFCF, sur Nouakchott, 17 cas de viols ont été recensés. 17.
Sans parler des cas de pédophilies sur petits garçons et petites filles.
Sans compter les cas de violences conjugales.
Sans parler des mariages forcés.
Sans parler des excisions.
Sans parler des viols conjugaux.
Sans parler des harcèlements sexuels....
Nos sociétés ont toujours préféré l'hypocrisie d'une pseudo morale et préservation de l'ordre social, familial et/ou tribal à la dénonciation.
« Aidées » en cela par des autorités religieuses qui ont toujours confondu Charia et statut des femmes, mêlant allégrement et sans scrupules traditions et religions et qui ont cautionné des comportements abominables, sans rougir.
Il y a des réalités mauritaniennes qu'il faut rappeler, marteler aux oreilles de nos gouvernants, eux qui décident de lois mais qui les font rarement appliquer dès lors qu'il s'agit de violences faites aux femmes.
Ces mêmes autorités qui ratifient toutes les conventions internationales sur les droits des femmes mais qui s'empressent de « bidouiller » nos lois nationales dès le retour au pays. L'exemple de la loi du 19 Juillet 2001 portant sur le Code du Statut Personnel est aberrant : la loi mauritanienne interdit le mariage des filles avant l'âge de 18 ans mais permet, dans un tour de passe passe, le mariage d'une mineure du fait de la décision de son tuteur sous l'appellation « mariage des incapables »!
Une façon comme une autre de légitimer les mariages précoces!
Les violences faites aux femmes n'ont pas de couleur. Elles touchent toute la société, dépassant les clivages communautaires, les stratifications sociales, les appartenances politiques ou religieuses.
Elles ne sont pas l'apanage de tel ou tel groupe social ou de telle ou telle tribu.
Elles ont, cependant, un dénominateur commun : l'application de la loi et de peines exemplaires.
Notre justice a du mal à punir, soumise qu'elle est aux pressions des familles des violeurs et autres, aux pressions de certains religieux, aux pressions politiques quand les coupables sont issus de la haute bourgeoisie... Mais la justice ne fait pas sont travail, aussi, parce que la société ne fait pas son travail.
Penda Sogue est morte parce que, pendant des siècles, nous avons entériné les violences, les avons érigées en comportements admis, code de vie teinté de religieux.
Penda Sogue est morte parce que, depuis toujours, nous avons décidé que les femmes sont les premières coupables de ce qui leur arrive; que si une femme est violée c'est parce qu'elle « l'a cherché ».
Penda Sogue est morte parce que nous avons fermé les yeux sur les hommes qui battent leurs femmes, que nous nous sommes tus au nom d'une non ingérence dans les affaires privées.
Penda Sogue est morte parce que nous avons éduqué nos garçons comme des petits coqs à qui tout est permis et qui ne vivent que sur la domination, eux à qui on apprend qu'ils sont les maîtres, supérieurs.
Penda Sogue est morte dans la mémoire des milliers de petites filles excisées.
Penda Sogue est morte parce que nous avons fermé les yeux sur les viols conjugaux.
Penda Sogue, et tant d'autres, sont mortes parce que pendant des siècles il a été normal d'être mariée de force, en polygamie, d'être remariée au frère de son défunt mari, d'être violée, d'être gavée, excisée, d'être l'étendard de l'honneur de la famille et de la tribu.
Penda Sogue est morte parce que nous avons tu les « petits arrangements entre amis » après l'abominable : l'art d'étouffer les scandales, de se taire pour éviter la honte d'avoir une fille violée, donc automatiquement soupçonnée de « mauvaise vie ».
Penda Sogue est morte du silence de nos oulémas, de leurs tripatouillages pseudo religieux, moyens pratiques d'asservir les femmes, de les nier, de les escamoter. Penda Sogue est morte parce que la violence aux femmes est un fait incontestable chez nous, cette violence qui commence dans nos « coutumes » comme pour les mariages quand une fille ne se marie que dans son groupe social ou sa caste ou sa tribu.
Penda Sogue et les 2 petites filles qui ont été violées par leur maître coranique la semaine dernière sont victimes. VICTIMES et non coupables, hormis du fait d'être de sexe féminin.
Elles sont victimes parce que nos sociétés, non contentes d'avoir érigé des systèmes de discriminations et de violences, se radicalisent dans un pseudo islam premier, voilant intégralement les femmes pour mieux les faire disparaître.
La négation des femmes jusqu'à les nier....
Elles sont VICTIMES parce que les femmes sont soumises à tout, à la prostitution, à la traite, au négoce, aux viols commis par des étrangers ou par leurs maris.
Elles sont victimes quand elles tuent leurs bébés conçus hors mariage, pour échapper à la « honte ».
Elles sont victimes quand elles subissent les harcèlements sexuels au bureau, dans les taxis, dans les bus, dans les cafés.
Elles sont victimes.
Et tant que nous n'aurons pas entériné ceci, il y aura d'autres Penda Sogue, d'autres cris, d'autres abominations, d'autres atrocités.
Nos politiques sont notre reflet. Il ne suffit pas de demander l'application de la loi; il faut que nous aussi nous fassions notre introspection. Quand un juge est clément, il ne fait qu'entériner une manière de percevoir les femmes. Il fait ce que la société fait en fermant les yeux.
Il nous faut, une bonne fois pour toutes, dénoncer et avoir le courage de dire que tout n'est pas beau et rose dans nos comportements et reconnaître que nos sociétés ont toujours eu des comportements violents envers les femmes.
Que quelque chose est pourri chez nous dès lors que nous tuons, massacrons, mutilons, enfermons nos femmes.
Salut
Mariem mint DERWICH
Source : KASSATAYA

L'Inde renforce sa législation contre les agressions sexuelles


Le cas de quatre enseignantes brûlées à l'acide relance le débat sur les violences faites aux femmes. New Delhi Correspondant

Quatre jeunes femmes âgées entre 20 et 26 ans ont été attaquées à l'acide, mardi 2 avril, dans un village de l'Etat de l'Uttar Pradesh, dans le nord de l'Inde, à la sortie de l'école où elles sont enseignantes. Les deux agresseurs à moto ont pris la fuite. Deux des victimes, gravement brûlées au visage, ont été hospitalisées tandis que les deux autres, plus légèrement atteintes, ont pu rejoindre leur famille après avoir subi un traitement d'urgence.
Cette nouvelle affaire de violence contre les femmes survient à un moment où le débat public est toujours agité par la forte fréquence des cas de viols. Et prouve que l'Inde n'est pas épargnée par les attaques de femmes à l'acide, un phénomène plus souvent associé, en Asie du Sud, à des pays comme le Pakistan ou de l'Afghanistan. Dans la plupart des cas, les assaillants sont des prétendants éconduits assouvissant leur désir de vengeance.
En Inde, l'ampleur des agressions est difficile à évaluer car les statistiques criminelles ne répertorient pas ce type d'attaques. Selon des chiffres officieux, leur nombre s'élèverait à une centaine de cas par an sur un total de 1 500 à l'échelle mondiale, selon l'ONG Acid Survivors Trust International basée à Londres. L'une des revendications récurrentes des organisations de défense des droits des femmes en Inde est l'interdiction de la vente libre de l'acide (connu sous le nom de " tezaab "), couramment utilisé pour nettoyer les outils rouillés.
L'agression de l'Uttar Pradesh relance le débat sur la manière dont les femmes sont traitées en Inde alors que la controverse ouverte par un viol collectif à New Delhi en décembre 2012 - une étudiante avait succombé à ses blessures - n'est pas retombée. L'affaire avait déclenché des manifestations sans précédent sur une question restée jusqu'alors largement taboue.
Vingt ans de prison
Les cas d'agressions sexuelles n'en finissent toutefois pas de défrayer la chronique, le dernier en date étant celui d'une touriste suisse victime d'un viol collectif à la mi-mars alors qu'elle campait en compagnie de son mari à proximité d'un village du Madhya Pradesh.
Le gouvernement du Parti du congrès a été contraint de réagir face à l'émotion collective suscitée par le viol de Delhi. Il a soumis au Parlement une nouvelle loi - adoptée le 21 mars - renforçant l'arsenal législatif en matière d'agressions sexuelles. Un violeur encourra désormais une peine d'au moins 20 ans de prison - jusqu'à la perpétuité, voire la peine capitale en cas de récidive ou si la victime décède.
L'attaque à l'acide est considérée comme un crime passible - en cas de blessures graves - d'une peine d'au moins dix ans et pouvant aller jusqu'à la perpétuité. Dans le cas de blessures moins graves, la peine de prison oscille entre 7 et 10 ans. Les ONG militent désormais pour le remboursement des frais - en général très élevés - occasionnés par des opérations de chirurgie esthétique.
Frédéric Bobin

Le Monde 5 avril 2013

mercredi 3 avril 2013

Un viol collectif provoque l'indignation des Mauritaniens

Des centaines de Mauritaniens, en majorité des femmes et des jeunes, ont manifesté mercredi à Nouakchott. Source de leur indignation : le viol le 28 mars d'une femme de 20 ans, assassinée par ses bourreaux.
C’est dans le silence que les manifestants se sont regroupés devant le portail de l’Assemblée nationale. « Nous réclamons la pendaison des assassins de Penda » : la violence des banderoles traduit le fort ressentiment suscité par la cruauté du crime.
Penda Sogué, 20 ans, a été piégée par un automobiliste qui s’est fait passé pour un taximan. Elle a été conduite dans une chambre perdue dans un quartier périphérique de Nouakchott où elle a été violée et sauvagement mutilée par trois hommes. La jeune femme était en début de grossesse.
L’appel à manifestation a été lancé a travers la presse et les réseaux sociaux. Khaly Diallo est un des organiseurs de cette manifestation : 
« À travers cette manifestation, on voudrait aussi montrer une autre image, l'image de tous les Mauritaniens, noirs et blancs, solidaires face à une Penda Sogué qui est innoncente et qui a été enlevée, violée et assassinée. »
 
« C'est la femme qui est taxée de prostitution »

En Mauritanie, les viols restent souvent impunis du fait d’une législation floue. Me Fatimata M’baye est présidente de l'Association mauritanienne des droits de l'Homme. Elle constate que les victimes ont souvent du mal à faire reconnaître les faits, y compris par les médecins.
Devant les tribunaux, du fait d’une mentalité machiste, les victimes de viols sont souvent culpabilisées. Aminetou Mint Moctar, présidente de l’Association mauritanienne des femmes chefs de familles, explique :
« Il est extrêmement difficile de punir un violeur parce que c'est la femme, toujours, qui est taxée de prostitution et de tout ça. Et quand elle vient porter plainte en tant que victime, elle se transforme en auteur. »
Selon les statistiques de l'ONG, pour la seule année 2012, ce sont près de 500 cas de viols qui ont été enregistrés dans le pays.

Par Khalilou Diagana 

Mauritanie: «Violeurs...tuez-les», ont scandé des centaines de femmes


Plusieurs centaines de personnes, avec une écrasante majorité de femmes, ont scandé «Violeurs...tuez-les... justice zéro», au cours d’une marche, ce mercredi à Nouakchott, en direction du Ministère de l’Intérieur, avec un arrêt au Ministère de la justice, pour protester contre le viol et l’assassinant d’une jeune femme, Penda Sogué. 

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Penda Sogué  a été violée puis assassinée dans un taxi qui devait l'amener de Teyarett au Carrefour Madrid à Nouakchott. Elle a disparu laissant derrière elle  son mari, son enfant et ses deux parents qui ont pris part à la marche.

«Cette marche est organisée pour demander justice pour Penda Sogué qui a été assassinée froidement et de la façon la plus barbare et la plus odieuse», a déclaré à Alakhbar, Khaly Diallo (Dj Khalzo), l’initiateur de cette marche à laquelle ont participé 37 ONG et des élèves et étudiants.

«On n'ose plus aller au marché. On n'ose plus aller aux toilettes», a déploré une manifestante qui a réclamé l’instauration, de nouveau en Mauritanie de la charia, la loi islamique "pour dissuader les violeurs".

Au bout de la marche, les manifestants ont remis, par le biais de la mère de la défunte, une lettre de doléances aux autorités du ministre de l’Intérieur.

Source : ALAKHBAR (Nouakchott)

Le viol en Mauritanie : une noble pratique féodale...



De même que sa seigneurie Bodiel disait jadis « il y a h’artani et h’artani », il y a aussi viol et viol. Le droit de cuissage est un viol largement autorisé par des marabouts pervers qui estiment, soi-disant Coran et sunna à l’appui, que le maître a le droit de disposer de son esclave à sa guise sauf qu’on se demande bien qui est le bâtard dans cette affaire : le pauvre enfant qui n’est responsable de rien ou son noble père qui le fait naître esclave ? 

La noblesse vue de l’angle rêveur de l’esclave, de l’affranchi ou des nobles héritiers des bienfaits de d’esclavage, c’est la grandeur en tout, une sorte d’aura qui fait le noble totalement humain quand le casté serait un homme diminué par la naissance. Hélas, les nobles savent que la noblesse, le statut de maître dans une société féodale c’est tout à fait autre chose et souvent rien de grand au sens de l’humanité devant Dieu qui voit tout car qu’est-ce être un maître dans une société féodale archaïque sinon avoir le droit de viol, de mauvais traitements, d’humiliation, de vols par les armes et tout ce que permet la loi de la force ? Rien de noble dans cela au sens moderne du terme pourtant le pauvre casté passera sa vie à traîner sa castitude comme un poids alors que l’infamie est plus en face que sur son dos.

L’esclave ou l’affranchi qui perd de vue que depuis la nuit des temps, il a toujours été descendant d’hommes libres et que l’esclavage n’est qu’une parenthèse de sa lignée, ignorera tous ses ancêtres libres et ne retiendra que la descendance sous les fers pour faire des siens qui suivront non pas des hommes libres de nouveau mais de nouveaux hommes libres condamnés à être de lignée esclave : voilà une formidable escroquerie de l’histoire que le système féodal laisse en héritage aux affranchis.

L’esclave ou l’affranchi cherchera alors toujours à être plus noble en croyant que l’exemple de ses anciens maîtres est la noblesse d’âme quand ce n’est jamais qu’un noble degré de la barbarie. Voilà une autre escroquerie car tout homme, comme chacun, naît esclave de Dieu et roi dans les bras de sa mère jusqu’à tomber pour certains dans les mains des esclaves d’Ibliss qui peuvent seuls avilir à leur profit  l’esclave pourtant de Dieu seul.

Ainsi, il y a tant et tant d’escroqueries et d’impostures de ce genre qui lient l’esclave ou l’affranchi à l’idéal de soi que jamais le noble n’est pris pour ce qu’il est aussi car il est aussi abominable d’être fier d’être noble dans une société féodale que de grandir conditionné par la servitude. 

Pourtant, le noble reste une sorte d’être grand  dans l’imaginaire du noble, de l’esclave et de l’affranchi au point que le noble peut se permettre de faire des enfants avec une esclave réduisant ainsi ses fils à l’esclavage avec la bénédiction de la société : c’est barbare mais c’est noble.

De là que le viol et les agressions sexuelles sont légion dans les pays où règnent encore les séquelles actives d’un régime féodal. Quand j’étais jeune, je voyais des plus grands qui se vantaient d’avoir la veille pris telle négresse dans la rue, de l’avoir consommée et de l’avoir jetée ; ils appelaient cela « embarquer ». Ces mêmes gens sont devenus aujourd’hui des responsables comme on dit respectables. 

Il ne faut pas s’étonner ensuite du sort réservé aux femmes dans ces pays-là. Quelle autre explication au laxisme de l'état face aux agressions sexuelles sinon qu'il s'agit là de séquelles d'une barbarie de tous les étages qui fut démocratisée pour ne pas dire anoblie par la féodalité qui a chez nous encore quelques pleins pouvoirs dans l'imaginaire collectif car c'est une vieille pratique, comme la loi du plus fort célébrée sous nos cieux, pratiquée par n'importe qui estimant que c’est un droit au plaisir que de pratiquer ce droit à la barbarie surtout à moindre risque d'en payer le prix civilisé.

Aujourd’hui, tout Nouakchott tremble à cause du sort de cette malheureuse mère certainement pas parce qu’elle fait partie des 4372 violées en 2012 en Mauritanie ( selon la présidente de l’AFCF sur Kassataya ) mais surtout parce qu’elle a été sauvagement assassinée ensuite. Si elle en avait réchappé, on en n’aurait certainement jamais entendu parler comme les milliers d’autres violées.

Cette affaire comme bien d’autres rappelle que la Mauritanie et surtout ses grandes villes souffrent des mêmes maux de toute société moderne où ces choses sont désormais inévitables comme un retour des temps barbares. Tout le monde essaie de sauver les apparences mais le pays va mal, la société va mal car c’est une société à la dérive sans rien pour encaisser l’inévitable métamorphose que préserver les apparences par la politique de l’autruche. On fait semblant, on cache et pendant ce temps de l’intérieur tout bascule peu à peu vers les temps modernes de la jungle psychologique silencieuse qui rend tout le monde malade de quelque chose jusqu’aux accès de  barbarie qui font tomber les masques le temps du choc, le temps de relever le rideau : circulez, il n’y a plus rien à voir.
Place au règne du mythe.



Ainsi la femme Mauritanienne, maure surtout, est réputée pour être la plus libre femme du monde arabo et arabe dans sa façon de vivre et de travailler mais derrière ces apparences reste que les violences conjugales entre les murs sont monnaie courante, quant au sort de certaines noires, disquettes ou pas, h'artaniennes ou pas, c’est inimaginable mais les pauvres mauresques des quartiers périphériques ne sont à l’abri de rien non plus mais cette fois venant des jeunes des beaux quartiers qui les font rêver, leur font perdre la tête, les consomment et les jettent.

Source : http://chezvlane.blogspot.fr

Pour Penda et pour les viols et les violences faites aux femmes et aux mineurs en Mauritanie

Alassane GACKO est un enfant de 2 ans et demi et orphelin depuis le jeudi 28 mars 2013. C’est ce jour en effet que sa maman,  Penda Soghé, une jeune femme de 20 ans, mariée et enceinte de deux mois avait été enlevée, violée puis assassinée dans des conditions atroces. Depuis, en même temps que la vague d’indignation, un élan de solidarité s’exprime pour pourvoir aux besoins du jeune orphelin. Les personnes qui en ont la possibilité peuvent, si elles le souhaitent, verser leur contribution sur le compte dont les coordonnées suivent :

Code banque : 30002
Indicatif : 00550
Numéro de compte : 0000067519K
Clé RIB : 11
Domiciliation : CL Issy-les-Moulineaux/Meudon (558)
Titulaire du compte : Abdoulaye DIAGANA

Cette démarche a l'aval de la famille et vient en complément de celle initiée sur place à Nouakchott. Ceux qui sont en Mauritanie et qui souhaitent exprimer leur solidarité doivent s'adresser à M. Khaly Diallo, porte-parole de la famille:
Tél.: 00222 46 88 89 81 OU 00222 22 26 25 09

En outre, il est demandé aux souscripteurs de bien vouloir adresser les reçus de versement à Mme Safyata WANE à l’adresse suivante : safyataw@yahoo.fr
Par ailleurs, au-delà du cas spécifique de Penda SOGHE, un comité provisoire (et ouvert) a été mis sur pied pour ouvrir une pétition et faire connaitre la situation des viols et des violences faites aux femmes et aux mineurs en Mauritanie. La pétition sera bientôt mise en ligne. D’autres actions sont à l’étude et seront bientôt rendues publiques.
Rendez-vous sur www.savrim.blogspot.com

Le comité provisoire :

Safyata Wane (Massy, France)
Mariem Mint Derwich (France)
Aminata Ba (Aubervilliers, France)
Oriane Letourneur (Rouen)
Nicolas Leoni (Chatenay-Malabry, France)
Me Moktar Touré (Nanterre, France)
Abdoulaye Diagana (France)
Madina Touré (Nouakchott)
Camille Poutiers (Paris)
Hapsa Dia (France)

Nous écrire à : stopauxviols@gmail.com

Meurtre de Penda Sogue : Onde de choc

C’est un crime effroyable qu’une horde de monstres a commis à Nouakchott. Ils ont violé puis tué, de sang-froid une jeune femme. Un évènement inouï. La capitale est en état de siège. Le meurtre, dans des conditions atroces, de Penda Sogue, jeune mère d’un bambin de trois ans, a suscité une véritable onde de choc à travers la Mauritanie. Après cet acte abominable, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler à une réglementation du secteur anarchique des transports : instauration d’une licence et d’un système de numérotation, afin de sécuriser les passagers.
Penda héla un taxi. Elle ne pouvait imaginer qu’elle prenait, ce faisant, rendez-vous avec la mort. Prise à bord du véhicule et bientôt forcée aux pires outrages, elle est, peu après, froidement exécutée. Qui saurait comprendre l’acharnement de ces déments ? Ce n’est qu’entre la peine de mort et la castration que les avis divergent. En tout cas, c’est tout le système carcéral qui est pointé du doigt. On évoque les insuffisances d’une machine judiciaire qui remet en selle des délinquants notoires, parfois condamnés à perpétuité et bénéficiant de liberté provisoire de complaisance, synonyme de liberté définitive, en Mauritanie. Les bandits, endurcis par d’infernales conditions de détention, sans aucun programme de réinsertion, vont et viennent entre les commissariats de police, le Parquet et l’hôtel zéro étoile.
Ce crime odieux, unanimement condamné, sonne le glas de la campagne sécuritaire entreprise, depuis des mois à Nouakchott. « On ne pourchasse pas ceux qui doivent l’être », s’indigne-t-on partout. Et il est vrai que, clairement discriminatoire, ladite campagne, menée, quasi exclusivement, dans des départements de Sebkha et El Mina, à forte concentration de négro-mauritaniens, permet surtout aux forces de l’ordre de parquer et d’humilier d’innocentes personnes. Pendant ce temps, les voyous de la pire espèce écument les rues et perpètrent impunément assassinats, viols et vols. Le constat est patent : loin d’être éradiquée, l’insécurité est en hausse constante.
Madame Zeïnabou Taleb Moussa, présidente de l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) a présenté des chiffres, dans une communication récente sur les violences sexuelles contre les enfants en Mauritanie : de 2008 à 2013, 251 tentatives de viol, 371 viols individuels, 176 viols collectifs, 92 suivi de grossesse, 117 cas de sodomie et 35 attouchements sexuels. Selon les estimations de son association, on déplorerait, pour la seule année 2012, plus de deux cents victimes dont 90% d’enfants (garçons et filles).

THIAM Mamadou

Encadré

PROFILS DES AGRESSEURS

 Délinquant notoire 483
 Voisin et complice 362
 Taximan et complice 145
 Ami de la famille 126
 Cousin 60
 Inconnu 51
 Boutiquier 44
 Etranger 24
 Proche et complice 20
 Père 17
 Mari et complice 17
 Homme de loi 15
 Camarade de classe 14
 Beau-père 13
 Domestique 13

Thiam Mamadou
Le Calame

mardi 2 avril 2013

Psychose à Nouakchott : Penda, 20 ans, violée puis assassinée

Depuis 48h, la petite maisonnée des Gacko vit au rythme des pleurs d’Alassane. L’émotion et le désarroi étreignent l’assistance chaque fois qu’Alassane fond en larmes. Alassane, 2 ans et demi, orphelin de mère depuis jeudi soir.
Ce soir-là, sa maman, Penda SOGHE, 20 ans, rend visite à sa sœur dans le premier arrondissement de Nouakchott. Après avoir accompli la prière du crépuscule, elle prend congé de sa sœur. Penda monte dans un taxi, direction le sixième arrondissement, avec changement de taxi au Carrefour de Madrid, à quelques centaines de mètres du cœur névralgique de la capitale mauritanienne. Sa sœur et son beau-frère qui la raccompagnent ne savaient pas qu’ils la voyaient pour la dernière fois.
Plus d’une heure après être partie, Penda ne donne pas de nouvelles. « La famille s’est inquiétée parce que Penda ne sortait jamais sans donner régulièrement sa position. » confie le porte-parole de la famille M. Khaly Diallo à Kassataya. Le téléphone de la jeune femme ne répondait plus. Branle-bas de combat. La famille fait le tour des commissariats de police de la capitale. Aucune trace de cette jeune femme jusqu’alors sans histoire.
Scène insoutenable
Plus tard dans la nuit, la police, aux trousses d’un véhicule signalé suite à une autre tentative de viol, met la main sur un groupe de jeunes portant des traces de sang. Dans la voiture, sont retrouvés la pièce d’identité et le portefeuille de la jeune femme. Mais ce n’est que le lendemain qu’un témoin appelle la police. Il venait de retrouver le corps sans vie de Penda dans un quartier de la périphérie de Nouakchott. La scène décrite par les témoins est d’une violence inouïe. Se yeux lui ont été arrachés et un couteau planté dans sa gorge pour ressortir par la nuque.
Des précédents
La capitale mauritanienne est régulièrement secouée par des agressions avec viol et assassinat. En août 2012, à la veille de la fête de l’Aïd el Fitr qui marque la fin du Ramadan, un groupe de jeunes avait attaqué un salon de coiffure et enlevé une jeune fille de 16 ans, K.N., qui s’y trouvait. D’après l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF) qui s’était alors occupée de l’affaire, « Cette fille mineure âgée de 16 ans a été amenée de force, les yeux bandés et la bouche bourrée de tissus vers une destination qu’elle ignore. Elle a enduré l’agression sexuelle de trois malfrats puis elle a été jetée à côté des bureaux du GSSR [police routière, NDLR]. » Provocation ultime, les ravisseurs auraient appelé la famille de la jeune fille pour lui révéler l’endroit où elle se trouvait : « votre chienne se trouve à coté des murs du GSSR. » Dans cette affaire, la bande avait été arrêtée mais celui qui tenait l’arme à feu avait été libéré sous prétexte qu’il était déficient mental. Il est fils de colonel.
Jointe au téléphone par KASSATAYA, Madame Aminetou Mint El Moktar, présidente de l’Association des Femmes Chefs de Famille (AFCF) confirme qu’il ya une recrudescence des crimes de viols et assassinats en Mauritanie. Aujourd’hui, dimanche, elle était au tribunal où un chef de Mahadra M. Ould Habibou Rahmane passait devant le juge suite à des accusations de viols répétés sur deux sœurs mineures entre 6 et 7 ans qui étudiaient le coran chez lui à Nouakchott. Autre cas évoqué par Mme Mint El Moktar, celui de cet imam qui a mis enceinte l’une de ses élèves. Il a été déféré le mardi de la semaine passée. Dans les deux cas, des pressions se font jour au sein des cercles familiaux et tribaux pour obtenir la libération des accusés. En tout, rien que la semaine écoulée, l’AFCF a relevé 5 cas de viols comme celui de cette jeune fille qui avait réussi à échapper à ses kidnappeurs sur la route de Nouadhibou dans le quartier chic de Tevragh Zeina. Elle avait couru vers une maison pour demander de l’aide. Les occupants voyant qu’elle ne portait pas de chaussures l’avaient trouvé suspecte et avaient refusé de lui ouvrir leur porte. Elle fut fauchée et tuée sur le coup par ses kidnappeurs.

M. Gacko, mari de feue Penda Soghé, violée et assassinée à Nouakchott dans la nuit du jeudi à vendredi. Photo Khaly Diallo
Et maintenant ?
Les proches de Penda commencent à se mobiliser pour dénoncer l’insécurité qui règne à Nouakchott. Un sit-in est prévu le mercredi matin à 10h GMT devant le siège de l’Assemblée Nationale à Nouakchott. Dans le même temps, une collecte est organisée en faveur de la famille de la victime qui vit modestement. Une lettre sera également adressée au chef de l’Etat, nous confie M. Khaly Diallo. « Nous ne comprenons pas que des rafles sévères touchent certains quartiers de Nouakchott et que dans le même temps la criminalité continue. »
Une autre polémique commence à revenir au devant de la scène : le statut des taxis. Aujourd’hui, le secteur est plongé dans la plus grande anarchie. Avec une voiture banale que rien ne distingue du reste du parc automobile, de nombreuses personnes s’improvisent chauffeurs de taxi. Comme dans le cas de Penda, en cas d’incident la seule voie de recours reste... le système D.
Retour à la maison de la défunte. La famille reste suspendue aux investigations menées par le commissariat de police de PK8, dans la périphérie de Nouakchott où sont entendus les présumés criminels. Dernier rebondissement au moment où ces lignes sont écrites, la police a informé la famille que les malfaiteurs arrêtés en possession des affaires de la jeune fille n’étaient que des voleurs. Mais les investigations ont permis l’arrestation de quatre autres personnes qui sont les présumés assassins de Penda. La jeune femme a été inhumée vendredi. Entre deux pleurs du petit Alassane orphelin à deux ans et demi.

Abdoulaye DIAGANA pour www.kassataya.com

Source : www.kassataya.co

Penda Sogué Violée et Tuée

Elle quittait de chez sa grand sœur au 1er vers 19h pour se rendre chez elle au 6ieme Robinet 4. Elle à prit un taxi devant sa sœur pour se rendre au carrefour Madrid, pour reprendre un autre taxi pour aller au 6ieme Robinet 4.
Une heure après, sa grande sœur n’a pas reçu de coup de fil qui confirme que penda est bien arrivée, alors la grande sœur inquiète appelle sur le numéro de Penda mais c’est la boite vocale, elle appelle leur mère pas de signe de penda. Les parents s’inquiètent font le tour des commissariats aucun signe de Penda. Alors que la police recherche une voiture qui a été signalée la veille par une autre fille qui a pu s'échapper des violeurs qui font le taxi pendant les nuits. La police intercepte cette voiture le Jeudi dans la nuit avec à bord trois jeunes avec des mains souillées de sang. Après une fouille la police retrouve la carte d'identité de penda et sa pochette dans la malle arrière, aussitôt ils sont conduits au commissariat central. Le vendredi matin un homme dans le quartier Tarhill, voit des traces de mains et du sang par terre. Il décide de suivre les traces puis il tombe sur une chambre en plein air. Il retrouve le corps de Penda, aussitôt il appelle la police.
Penda est retrouvée assassinée, violée, les yeux arrachés, le coup cassé, un couteau enfoncée dans la tête jusqu'à sortir par la nuque. Une Marche est prévue pour demander à la justice de condamner ces criminels à perpétuité. Ce crime doit servir de leçon aux autorités mauritaniennes, car l’enregistrement des Taxis doit être une obligation.
Le taxi qui doit être un moyen de sécurité est devenu un moyen de crime odieux.
Dans tous les pays du monde les taxis sont enregistrés et ont une couleur unique alors qu’en Mauritanie chacun peut faire le taxi comme il le veut ce qui fait que les délinquants en font un moyen de vol, viol et assassinat.


NB: Penda Sogué était mariée et mère d'un enfant de 3 ans

Source: Khally Diallo

Des fils à papa volent et violent à la veille de l’Aid El Fitr

A la veille de la fête de l’Aid EL Fitr, un groupe de cinq jeunes filles et un garçon aménageait leur salon de coiffure qui se trouve à la Socogim PS, en face de l’ISERI, en espérant la visite de sérieux clients.
A 5heures du matin, trois visiteurs indésirables et armés de fusils et couteaux et occupant un véhicule 4X4 de couleur sombre et des vitres fumées, sans immatriculation, font leur irruption dans le salon de coiffure.
Braquant un pistolet sur le jeune homme, ils enjoignent à la gérante de leur remettre la recette de son salon de coiffure qu’ils emportent avec téléphones et autres objets se trouvant en vente au salon. Mais le plus grave, c’est le butin humain.
En effet, les malfrats ont essayé de kidnapper la gérante K.D qui a, miraculeusement, échappée mais elle a subi des coups et a été poignardée à la tête et au dos. Malheureusement, K.N n’a pas eu autant de chance, puisqu’elle a été kidnappée, violée et jetée à la merde.
Cette fille mineure âgée de 16 ans a été amenée de force, les yeux bandés et la bouche bourrée de tissus vers une destination qu’elle ignore. Elle a enduré l’agression sexuelle de trois malfrats puis elle a été jetée à côté des bureaux du GSSR .
Les arrogants agresseurs ont téléphoné aux parents de la victime en utilisant l’expression suivante : « votre chienne se trouve à coté des murs du GSSR ».
Les éléments du GSSR ont fait preuve de passivité voire d’irresponsabilité puisqu’ils ont reconnu avoir remarqué la présence de ce véhicule sans immatriculation, aux vitres fumées et de surcroit volée.
L’AFCF, fidèle à sa tradition de défenseur des droits humains, condamne vigoureusement ce viol de cette jeune mineure et l’agression par couteau de la gérante du salon de coiffure qui a abouti à des blessures très graves à la tête et au dos. L’AFCF réclame justice afin de permettre à ses victimes de recouvrer leurs droits et aux jeunes malfaiteurs d’être resocialisés correctement.
- La justice doit suivre son cours normal sans entraves de la part des personnalités influentes...
- De telles interventions vont à l’encontre, aussi bien, des intérêts de ces jeunes délinquants que ceux de la société toute entière.
Nouakchott le, 23/08/2012
Source: AFCF

MAURITANIE: Pas de justice pour les victimes de viol

Nouakchott, 19 mai 2008 (IRIN) - Le gouvernement mauritanien a déclaré qu’il tentait actuellement d’augmenter le nombre de procédures engagées contre les auteurs de viols, toutefois avec des juges peu formés et des textes de loi obscurs et dépassés, les progrès en la matière s’annoncent lents.

Le code pénal, qui repose en grande partie sur la Charia (loi islamique), ne contient pas de définition précise de la violence sexuelle, selon Maître Bilal Ould Dik ; dès lors, les condamnations peuvent dépendre dans une bonne mesure du point de vue personnel du juge.

« Les condamnations pour viols sont très rares [en Mauritanie] car nous travaillons sur des textes flous », a-t-il déclaré à IRIN. « Les affaires de viols se règlent donc souvent à l’amiable entre les familles ».

En outre, selon Maître Dik, de nombreux juges cataloguent automatiquement les sévices sexuels dans la catégorie des relations sexuelles extraconjugales volontaires, un crime connu sous le nom de « zina » dans la loi islamique.

« Pour de nombreux juges, la victime de viol est à 50 pour cent responsable de ce qui lui est arrivé », a observé Zeinabou mint Taleb Moussa, présidente de l’Association mauritanienne pour la santé de la mère et de l’enfant (AMSME), une organisation non-gouvernementale (ONG).

Si le nombre de cas de viol déclarés à Nouakchott, la capitale, a triplé pour passer de 25 à 75 cette dernière année, selon Mohamed Lemine Ahmed Seyfer, directeur du service de protection de l’enfance de l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, presque aucun agresseur n’a été sanctionné.

Des textes de loi plus efficaces
Les autorités mauritaniennes ont tenté d’assurer une meilleure protection juridique aux enfants victimes de sévices sexuels, en plus du code pénal, en adoptant le code des mineurs en 2005.

Grâce à ce code, les enfants mauritaniens jouissent théoriquement d’une des meilleures protections juridiques prévues pour les mineurs en Afrique de l’Ouest, selon Frederica Riccardi, représentante de l’ONG Terre des hommes.

Ce code s’est accompagné de la création d’un service public de protection de l’enfance et d’une brigade des mineurs ; les juges, les officiers de police et les travailleurs sociaux ont également suivi des formations pour apprendre à faire appliquer cette nouvelle loi.

Malgré tout, peu de juges sont versés dans ses textes ou assez bien formés pour les faire appliquer ; dès lors, ils s’en remettent au code pénal, moins efficace, selon Mme Moussa de l’AMSME.

En Mauritanie, un homme peut encore devenir juge en ne justifiant que d’une formation coranique informelle, et les femmes ne sont pas autorisées à faire partie de la magistrature.

En outre, le manque de formation s’applique également aux travailleurs sociaux et aux psychologues susceptibles d’aider les victimes.

« ll n’y a que la société civile qui travaille. Or, nous avons besoin d’éducateurs et de psychologues pour prendre en charge la douleur », a déclaré Mme Moussa à IRIN.

Certaines organisations telles que l’AMSME accompagnent les victimes dans leurs démarches auprès de la police, et tout au long des procédures administratives nécessaires pour obtenir une condamnation ; elles leur apportent également un soutien psychologique, si besoin.

Mais selon Mme Moussa, la vraie difficulté consiste à convaincre les victimes de viol de se faire connaître.

Pour elle, si l’on veut que davantage de cas d’agression sexuelle soient traités devant les tribunaux, il faut avant tout faire évoluer les attitudes de la population dans son ensemble face aux agressions sexuelles, mieux former les magistrats et réformer le système de justice.

Tant que cela ne sera pas fait, « le sujet des agressions sexuelles [restera] tabou » dans ce pays, a-t-elle prévenu.

mr/aj /nr/nh/ail
Source: IRINEWS