mercredi 3 avril 2013

Meurtre de Penda Sogue : Onde de choc

C’est un crime effroyable qu’une horde de monstres a commis à Nouakchott. Ils ont violé puis tué, de sang-froid une jeune femme. Un évènement inouï. La capitale est en état de siège. Le meurtre, dans des conditions atroces, de Penda Sogue, jeune mère d’un bambin de trois ans, a suscité une véritable onde de choc à travers la Mauritanie. Après cet acte abominable, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler à une réglementation du secteur anarchique des transports : instauration d’une licence et d’un système de numérotation, afin de sécuriser les passagers.
Penda héla un taxi. Elle ne pouvait imaginer qu’elle prenait, ce faisant, rendez-vous avec la mort. Prise à bord du véhicule et bientôt forcée aux pires outrages, elle est, peu après, froidement exécutée. Qui saurait comprendre l’acharnement de ces déments ? Ce n’est qu’entre la peine de mort et la castration que les avis divergent. En tout cas, c’est tout le système carcéral qui est pointé du doigt. On évoque les insuffisances d’une machine judiciaire qui remet en selle des délinquants notoires, parfois condamnés à perpétuité et bénéficiant de liberté provisoire de complaisance, synonyme de liberté définitive, en Mauritanie. Les bandits, endurcis par d’infernales conditions de détention, sans aucun programme de réinsertion, vont et viennent entre les commissariats de police, le Parquet et l’hôtel zéro étoile.
Ce crime odieux, unanimement condamné, sonne le glas de la campagne sécuritaire entreprise, depuis des mois à Nouakchott. « On ne pourchasse pas ceux qui doivent l’être », s’indigne-t-on partout. Et il est vrai que, clairement discriminatoire, ladite campagne, menée, quasi exclusivement, dans des départements de Sebkha et El Mina, à forte concentration de négro-mauritaniens, permet surtout aux forces de l’ordre de parquer et d’humilier d’innocentes personnes. Pendant ce temps, les voyous de la pire espèce écument les rues et perpètrent impunément assassinats, viols et vols. Le constat est patent : loin d’être éradiquée, l’insécurité est en hausse constante.
Madame Zeïnabou Taleb Moussa, présidente de l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) a présenté des chiffres, dans une communication récente sur les violences sexuelles contre les enfants en Mauritanie : de 2008 à 2013, 251 tentatives de viol, 371 viols individuels, 176 viols collectifs, 92 suivi de grossesse, 117 cas de sodomie et 35 attouchements sexuels. Selon les estimations de son association, on déplorerait, pour la seule année 2012, plus de deux cents victimes dont 90% d’enfants (garçons et filles).

THIAM Mamadou

Encadré

PROFILS DES AGRESSEURS

 Délinquant notoire 483
 Voisin et complice 362
 Taximan et complice 145
 Ami de la famille 126
 Cousin 60
 Inconnu 51
 Boutiquier 44
 Etranger 24
 Proche et complice 20
 Père 17
 Mari et complice 17
 Homme de loi 15
 Camarade de classe 14
 Beau-père 13
 Domestique 13

Thiam Mamadou
Le Calame

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