C’est un crime effroyable qu’une horde de monstres a commis à
Nouakchott. Ils ont violé puis tué, de sang-froid une jeune femme. Un
évènement inouï. La capitale est en état de siège. Le meurtre, dans des
conditions atroces, de Penda Sogue, jeune mère d’un bambin de trois ans,
a suscité une véritable onde de choc à travers la Mauritanie. Après cet
acte abominable, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler à une
réglementation du secteur anarchique des transports : instauration
d’une licence et d’un système de numérotation, afin de sécuriser les
passagers.
Penda héla un taxi. Elle ne pouvait imaginer qu’elle prenait, ce
faisant, rendez-vous avec la mort. Prise à bord du véhicule et bientôt
forcée aux pires outrages, elle est, peu après, froidement exécutée. Qui
saurait comprendre l’acharnement de ces déments ? Ce n’est qu’entre la
peine de mort et la castration que les avis divergent. En tout cas,
c’est tout le système carcéral qui est pointé du doigt. On évoque les
insuffisances d’une machine judiciaire qui remet en selle des
délinquants notoires, parfois condamnés à perpétuité et bénéficiant de
liberté provisoire de complaisance, synonyme de liberté définitive, en
Mauritanie. Les bandits, endurcis par d’infernales conditions de
détention, sans aucun programme de réinsertion, vont et viennent entre
les commissariats de police, le Parquet et l’hôtel zéro étoile.
Ce crime odieux, unanimement condamné, sonne le glas de la campagne
sécuritaire entreprise, depuis des mois à Nouakchott. « On ne pourchasse
pas ceux qui doivent l’être », s’indigne-t-on partout. Et il est vrai
que, clairement discriminatoire, ladite campagne, menée, quasi
exclusivement, dans des départements de Sebkha et El Mina, à forte
concentration de négro-mauritaniens, permet surtout aux forces de
l’ordre de parquer et d’humilier d’innocentes personnes. Pendant ce
temps, les voyous de la pire espèce écument les rues et perpètrent
impunément assassinats, viols et vols. Le constat est patent : loin
d’être éradiquée, l’insécurité est en hausse constante.
Madame Zeïnabou Taleb Moussa, présidente de l’Association Mauritanienne
pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) a présenté des chiffres,
dans une communication récente sur les violences sexuelles contre les
enfants en Mauritanie : de 2008 à 2013, 251 tentatives de viol, 371
viols individuels, 176 viols collectifs, 92 suivi de grossesse, 117 cas
de sodomie et 35 attouchements sexuels. Selon les estimations de son
association, on déplorerait, pour la seule année 2012, plus de deux
cents victimes dont 90% d’enfants (garçons et filles).
THIAM Mamadou
Encadré
PROFILS DES AGRESSEURS
Délinquant notoire 483
Voisin et complice 362
Taximan et complice 145
Ami de la famille 126
Cousin 60
Inconnu 51
Boutiquier 44
Etranger 24
Proche et complice 20
Père 17
Mari et complice 17
Homme de loi 15
Camarade de classe 14
Beau-père 13
Domestique 13
Thiam Mamadou
Le Calame
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