mardi 16 avril 2013

Enlevée et violée, la restauratrice est abandonnée près du vieux Wharf

Selon un des sites de la place, une restauratrice opérant à El Mina a été enlevée jeudi 11 Avril dernier alors qu’elle devait se rendre au Marché au Poisson. C’est encore dans un faux taxi et avec de faux clients qu’elle sera embarquée, conduite près du vieux Port de Nouakchott, puis violée avant d’être abandonnée. Son argent fut également volé par la bande. C’est le énième cas de viol signalé en ce mois d’avril, après les autres relevés par l’ONG ASME. En effet, selon les statistiques publiés par cette ONG spécialisée dans la prise en charge des femmes victimes de viol, entre le 7 et le 8 avril dernier, quatre viols ont été enregistrés, dont une sur une fille de 15 ans et l’autre sur un vieille femme de 68 ans. Il faut dire que de plus en plus de voix s’élèvent pour condamner la recrudescence du viol qui expose aujourd’hui toutes les Mauritaniennes.
Selon les ONG, la législation doit être revue sur ce plan, car paradoxalement, le viol n’est pas considéré comme un crime en Mauritanie, mais comme un simple délit tandis que le viol est un crime dans tous les autres pays du monde. Ses auteurs n’écopent en général, dans les rares cas qui échappent aux arrangements familiaux, que d’un maximum d’1 an de prison. Dans plusieurs pays, le viol est un crime passible de la peine de mort. Le laxisme dans les peines contribue selon plusieurs observateurs à la multirécidive. Un phénomène récurrent dans le pays, où plus de 70% des délinquants ont déjà fait plusieurs fois la prison.
Quand la Mauritanité perd le Nord
« L’enrôlement n’est qu’une astuce pour inventer une nouvelle majorité Arabe avec des renforts Sahraouis et Maliens de la peau teint claire tout en réduisant la population noire du pays en une portion congrue ». La revendication venait d’un groupe de protestataires, parents, amis de personnes qui avaient été arrêtées dans une autre opération policière commise dans les centres d’état civil.  Ils avaient pris d’assaut Mercredi 10 Avril 2013 les portails du Palais de Justice de Nouakchott, alors que leurs proches, un groupe de prévenus impliqués dans l’enrôlement d’étrangers venait d’y être déferré. Le vieux Yéro Diallo, un des anciens de 1966 qui s’était opposé à l’arabisation du temps de Feu Mokhtar Ould Daddah enrageait. « Pourquoi des étrangers comme les Sahraouis, les Arabes, les Touaregs et les Maures du Mali sont facilement enrôlés, alors que d’authentiques Mauritaniens ont tous les problèmes du monde à se faire enrôler, pour la simple raison qu’ils sont noirs ». Avec sa couronne de cheveux blancs, Yéro trimballa sa frêle silhouette hors de la foule qui vociférait devant le grand portail hermétiquement gardé du Palais.
Il tenait en main ses deux petits-fils et jurait qu’il ne s’enrôlera que lorsque tous les Mauritaniens seront traités sur le même pied d’égalité en matière de citoyenneté. Ce jour-là, le CSPJ venait de déferrer plusieurs personnes, des supposés étrangers, mais aussi des employés de centres d’état-civil sensés leur avoir facilité l’obtention de pièces Mauritaniennes. Pour la police, les 5 étrangers déferrés ont bénéficié frauduleusement de l’enrôlement et ont été extraits de prison pour audition. Dehors, une foule en colère vociférait, c’était des parents des personnes interpelées.  Tous dénonçaient ce qu’ils appellent le system qui exclut les Noirs de Mauritanie de la citoyenneté. Le nombre de policiers chargés du portail « Est », avait doublé. Un maillage serré filtrait les entrées dans l’enceinte du Palais au compte-goutte, alors que les slogans continuaient à se déverser sous un soleil de plomb, dénonçant le gouvernement qui cherche à « blanchir le pays ». Pendant ce temps, la police continuait ses rotations. Le véhicule du CSPJ pénétra les lieux avec 7 personnes à bord. Il s’agissait de quelques employés de centres d’état-civil accusés d’avoir facilité l’enrôlement aux étrangers, Mohamed Moustpaha, Mohamed Akmao, Brahim Ahmedou, Alioune Niang, Antar Diop, Abderrahmane Mamadou plus une dame dont l’identité n’a pas été divulguée. Deux cartons pleins d’actes de naissance, copies de nationalité et fiche d’enrôlement, servaient de pièces à conviction. L’interrogatoire devant le Procureur de la République s’allongea pendant des heures.
Les prévenus criaient leur innocence, niant les accusations portées contre eux. La femme fut libérée faute de preuves. Elle sortit du Palais, larmes aux yeux, vite happée par une parenté soulagée. Les hommes furent orientés vers le juge d’instruction du 5ème cabinet qui les expédia tous en prison. La nouvelle fut accueillie par des cris de lamentation et de révolte. La veille, Mardi 9 Avril, Didi, chef de P.J du CSPJ et ses hommes avaient déferrés deux étrangers, Oumar Athié Bâ et Daouda M’bodj, pour faux et usage de faux, car ils détiendraient selon la police des pièces d’état-civil Mauritaniens frauduleusement. Eux, soutiennent mordicus qu’ils sont d’authentiques Mauritaniens. Mais selon la police, l’enquête avait prouvée tout le contraire de leurs assertions. Sur cette base, ils furent déposés en prison pour avoir illicitement bénéficié de l’enrôlement. La rue adjacente au Palais de Justice continuait de vivre ses petites manifs de mécontentement. Si certains ont donné raison aux autorités en louant cette chasse aux fausses naturalisations, d’autres considéraient que tout cela n’est que du racisme contre les Noirs. Ce qui est sûr, l’unanimité semblait se faire autour de la tenue urgente d’une table-ronde sur l’unité nationale et la problématique de l’enrôlement.
Abou Cissé.
Source: L'authentique

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